Aller au contenu

Page:Oeuvres de Walter Scott,Tome II, trad Defauconpret, 1831.djvu/236

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

xxvi.
chœur,

— Vois les trésors entassés par Merlin, et dignes de servir de dot à la fille d’Arthur ; baigne-toi dans ces flots de richesses, qui ne pourraient être égalées par les rêves de l’avarice elle-même.

première fille.

— Vois ces lingots d’or vierge, tirés du sein de la mine par un art mystérieux qui a su les arracher à la terre leur éclat suffirait pour faire prosterner des rois et tenter des saints au péché.

seconde fille.

— Vois ces perles qui ont long-temps reposé au fond des mers ; elles furent les larmes versées par les naïades sur la mort de Marinel ; des tritons les conservèrent précieusement dans des coquilles d’argent, jusqu’à ce qu’elles fussent durcies et blanches comme l’émail des dents d’Amphitrite.

troisième fille.

— Une couleur plus vive te semble-t-elle préférable ? voici la pourpre des rubis, le vert magique de l’émeraude et la brillante topaze ; voici toutes ces couleurs réunies dans la chrysolite.

quatrième fille.

— Laisse ces pierres sans éclat, laisse-les regarde les miennes ! mais voile tes yeux avec ta main ; car le diamant, comme le soleil, prive de la vue le téméraire qui ose le contempler fixement.

chœur.

Guerrier, empare-toi de tous ces trésors ; plût aux dieux que nos montagnes n’en recélassent plus d’autres nous ne serions pas obligées un jour de gémir sur les malheurs du Pérou.