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Page:Oeuvres de Walter Scott,Tome II, trad Defauconpret, 1831.djvu/396

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gloire ait triomphé lentement, semblable aux premières lueurs de l’aurore dans l’horizon, qui peu à peu embrasent la vaste circonférence du ciel. L’Égypte vit s’élever ses premiers rayons ; ils brillèrent enfin sur les myrtes de Maida où le soldat, rempli d’une généreuse émulation, rivalisa avec les héros de la nier, et se lava d’un injuste reproche dans le sang des ennemis.

Maintenant, île impériale, lève la tête, et déploie la bannière de ton patron, saint Georges, la fleur des chevaliers ! car tu as affronté comme lui un dragon, délivré l’innocence et foulé aux pieds la tyrannie vaincue. Tu peux montrer fièrement au monde l’emblème de ton saint chevalier, qui humilia l’orgueil, et vengea la vertu outragée.

Toutefois, au milieu de la confiance que t’inspire une gloire chèrement acquise, mais qui ne doit t’en être que plus chère, écris, ô terre d’Albion, écris cette leçon morale :

— Ce n’est pas seulement ton courage et ta discipline admirée sur maint champ de bataille qui doivent te rendre fière ; l’amour d’une vaine gloire, la soif de l’or peuvent produire de tels exploits ; mais c’est la constance dans la bonne cause qui seule légitime les trophées de la valeur.