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Page:Offenbach - Notes d un musicien en voyage 1877.djvu/257

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me dit-il. Il dirige un orchestre ; il y a foule pour l’entendre, le voir, le toucher ; il va comme tous entendre le maître ; je le suis. C’est un grand musicien, ajoute ce Yankee, on lui donne 1,000 dollars par soirée pour conduire, rien que pour conduire cet orchestre.

» Tout est là pour cet homme-argent. « On lui donne 1,000 dollars ! » Aussi quel respect admiratif et avec quel tremblement métallique dans la voix dit-il ces mots : « On lui donne 1,000 dollars ! »

» Pour lui, Américain, ce n’est pas le brio de cette musique étincelante et brillante qui l’enlève, qui le fera applaudir, bisser : c’est ce chiffre de 1,000 dollars. C’est sa cote, et elle grandit dans son esprit la personnalité du maître. Et comment n’en serait-il pas ainsi ? Enfant, c’est le premier mot qu’il a entendu, jeune ç’a été son premier amour, homme ce sera sa seule et unique passion.