Page:Offenbach - Notes d un musicien en voyage 1877.djvu/48

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Mais le philosophe avait dix ans devant lui pour accomplir ce miracle et je n’avais que six mois, le temps me semblait s’écouler avec une rapidité étrange.

Un seul espoir nous soutenait, un espoir bien humain, bien prosaïque. D’après le traité, une somme considérable devait être versée dans la maison de banque de mon ami Bichofsheim, et j’avais voulu me persuader, pour convaincre les miens, que cette formalité ne serait pas remplie.

Un jour, même, je rencontrai l’un de ces hommes qui savent tout sans que l’on sache pourquoi, et d’aussi loin qu’il m’aperçut il s’écria

— J’ai des nouvelles de là-bas ; votre argent n’arrivera pas.

Il me sembla que cet homme aimable me réveillait au milieu d’un affreux cauchemar. Au lieu d’entrer au cercle, je dis au cocher de revenir à la maison, et le brave serviteur se mit à brû-