Page:Offenbach - Notes d un musicien en voyage 1877.djvu/52

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rendre la séparation moins dure en empêchant ma femme et mes filles de quitter Paris ; mais à ce moment combien je les regrettais !

Le navire partit et lorsqu’en frôlant la jetée il me laissa pour la dernière fois voir mon fils de près, j’éprouvai une douleur poignante.

Tandis que le navire s’éloignait, mes regards restaient attachés sur ce petit groupe au milieu duquel se trouvait mon cher enfant. Je l’aperçus très-longtemps. Le soleil faisait reluire les boutons de son habit de collégien et désignait nettement à mes yeux l’endroit qu’eût deviné mon cœur…

Me voilà sur le Canada, un beau navire, tout battant neuf. Il a quitté le quai à huit heures du matin et nous sommes déjà loin de la côte. Le bâtiment marche bien. — Comme moi, il fait son premier voyage en Amérique. Habitué aux premières représentations, je ne crains pas d’assister à ses débuts.