Page:Offenbach - Notes d un musicien en voyage 1877.djvu/97

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jamais cru que j’étais connu de tant de nègres et cela ne laissait pas que de me flatter un peu.

Le spectacle était assez drôle, ce qui fit que je restai. Quel fut mon étonnement lorsque, après l’entr’acte je rentrai dans la salle, de voir la même comédie se renouveler à mon égard, c’est-à-dire les musiciens me désigner les uns aux autres. Cette fois ils étaient blancs, tous blancs comme les fariniers dans la Boulangère. J’étais de plus en plus flatté, mais voyez ce que c’est que la gloire. J’appris que c’étaient les mêmes musiciens et que depuis le directeur jusqu’au dernier machiniste c’étaient de faux nègres, qui se barbouillaient et se débarbouillaient la figure trois ou quatre fois par soir, selon les nécessités de la pièce.