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tier et l’honorable William Macdougall, afin de conclure un arrangement avec les directeurs de la compagnie de la Baie d’Hudson, à Londres. Avec la coopération du duc de Buckingham et de Chandos, alors secrétaire colonial, il fut décidé que la compagnie de la Baie d’Hudson céderait à la couronne ses droits de gouvernement, que son territoire de la terre de Rupert serait annexé au Dominion du Canada, la compagnie de la Baie d’Hudson recevant £ 300.000 sterling et retenant un vingtième de toutes les terres situées dans la « zone fertile, » partie du pays s’étendant du lac des Bois jusqu’au sommet des Montagnes Rocheuses.

Ces négociations ne rencontrèrent pas l’approbation générale de la population du territoire, vu qu’elles n’avaient été opérées qu’avec les actionnaires de la compagnie à Londres. Et la conséquence fut que, lorsque le colonel Dennis fut envoyé par le gouvernement fédéral pour arpenter les terres du territoire, avant que le gouvernement impérial n’eût lancé la proclamation du transfert, des murmures éclatèrent, qui annonçaient l’approche de l’orage.

L’honorable William Macdougall avait été nommé premier gouverneur de la nouvelle province ; mais, comme il arrivait à Pembina, en octobre, il reçut une lettre de Riel, le chef du parti hostile, l’avertissant de ne pas aller plus loin. En novembre, 1869, M. Smith, — probablement à cause de sa connaissance du pays et de son habileté à s’entendre avec les sauvages et les colons, — fut prié par sir John A. Macdonald et le gouvernement canadien de se rendre jusqu’à Fort-Garry, maintenant Winnipeg, et de tâcher d’y régler les difficultés à l’amiable.

La tâche n’était pas facile. Riel, retranché dans le fort Garry avec une bande nombreuse de partisans, s’était emparé des magasins et d’autres propriétés de la compagnie de la Baie d’Hudson, se servait de toutes les munitions que contenait le fort, et se préparait ouvertement aux hostilités. M. Smith éprouva beaucoup de difficultés avec les métis, qui se laissaient fortement influencer par Riel. En sa qualité de commissaire du gouvernement canadien, M. Smith fut cependant admis dans le fort par le chef des rebelles ; mais, un certain temps, il fut retenu prisonnier et empêché de communiquer avec l’extérieur, tandis que Riel tâchait de s’emparer de ses papiers. Heureusement qu’il les avait laissés à Pembina.

Dans cette crise, les ressources diplomatiques de M. Smith eurent