Page:Ohnet - L’Âme de Pierre, Ollendorff, 1890.djvu/117

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Le destin avait manifesté son intervention d’une façon indéniable. Et l’invisible chasseur, dont la balle avait tranché la question, n’avait-il pas été amené là à point nommé pour mettre fin à ses angoisses ? Mais, par un soudain retour de sa nature gouailleuse d’autrefois, il se mit à rire, à la pensée qu’un coup de fusil, tiré sur un oiseau, pourrait arranger tant de choses. Il secoua la tête et dit :

— Le travail, voilà le vrai remède. Du jour où je l’ai abandonné, j’ai été perdu. Je me suis redonné à lui, il me sauvera.

Le soleil descendait dans la mer, rouge comme une énorme braise. Pierre se leva, et, le coeur apaisé, regagna le village.