Page:Ohnet - L’Âme de Pierre, Ollendorff, 1890.djvu/82

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

cette idée très nette que, s’il lâchait son compagnon, allégé de ce poids, il serait sauvé.

Mais il repoussa l’égoïste conseil de la lâcheté humaine. Il pensa : Si je pouvais, en l’abandonnant, assurer son salut au prix de ma perte, c’est cela que je ferais. Allons, un dernier effort pour qu’il ne meure pas avec moi. Il remonta à la surface, respira largement, revit le ciel étoile et, tout à coup, se trouva délivré du fardeau qui le noyait. Il entendit des voix qui disaient en italien : «Je le tiens ! Enlève-le !»

Au même moment, une masse, qui lui parut énorme, se dressa, toute noire, sur les flots et retomba pesamment sur lui.