Page:Okakura - Le livre du thé, 1927.djvu/44

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

délicat des soucoupes et des tasses, dans le joli gazouillement de l’hospitalité féminine, dans le catéchisme, admis partout, de la crème et du sucre, nous avons autant de preuves que la Religion du Thé est maintenant au-dessus de toute contestation. La résignation philosophique de l’invité, au destin qui l’attend sous la forme d’une décoction souvent douteuse, proclame bien haut que, là du moins, l’esprit de l’Orient règne sans conteste.



La première mention écrite que l’on connaisse du thé en Europe se trouve, dit-on, dans le récit d’un voyageur arabe qui raconte qu’après 879 les principales sources de revenus de la ville de Canton étaient constituées par les droits sur le sel et sur le thé. Marco Polo parle de la déposition d’un ministre des finances de Chine en 1285 à cause d’une augmentation arbitraire des taxes sur le thé. C’est à l’époque des grandes découvertes que l’Europe commença à être un peu mieux renseignée sur les choses de l’Extrême-Orient. À la fin du seizième siècle, les Hol-