Page:Oligny - Le Talisman du pharaon, 1929.djvu/110

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
110
LE TALISMAN

aux rois du Nil, aux grands crocodiles. Leurs mâchoires auront tôt fait de broyer vos membres, sans oublier, ajouta-t-il avec un hideux sourire, votre jolie tête, dure comme tous les rochers d’Armorique.

Malgré tout son courage, Yvaine se sentit glacée… Certes, elle aimait la vie, qui jusqu’à présent lui avait été si douce ! Mourir à vingt ans, c’est terrible, cependant quand c’est la volonté de Dieu, il faut s’y résigner… Mais être jetée aux monstres du Nil, c’était trop horrible… Et un frisson, qu’elle ne put dissimuler passa le long de son corps.

Von Haffner s’en aperçut et son expression cruelle s’accentuant encore, il ajouta :

— Ahmed vous mènera lui-même aux crocodiles. Il connaît un endroit où ils fourmillent… Il ne vous manquera pas, et, cette fois, je ne crois pas qu’un secours vous vienne !…

Yvaine comprit l’allusion et regarda l’Allemand avec tant de calme et de froideur, que malgré son audace il dut baisser les yeux.

— Ahmed ! appela-t-il. L’Égyptien parut. — Prends soin de Mademoiselle, lui dit-il, puis il sortit…