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LE TALISMAN

Si vous aviez été plus docile, von Haffner aurait été moins sévère. Comme le dit souvent mon maître allemand : qui veut la fin veut les moyens !…

Cet horrible discours résonnait aux oreilles d’Yvaine ; pour ne plus entendre, elle priait, et elle eut la force de rester calme.

Enfin, le Nil fut atteint. La rive droite du fleuve était à cet endroit basse et couverte de roseaux qui devaient être le repaire de nombreux crocodiles. Ahmed mit pied à terre et entraîna la jeune fille.

— Regardez, dit-il…

Les yeux béants d’horreur, Yvaine regarda les roseaux agités par un grouillement qui devait être celui des affreux sauriens.

Ahmed souriait d’un air satanique. La pauvre enfant regarda une dernière fois autour d’elle : elle vit le large fleuve, et quand ses yeux se portèrent sur la rive gauche, abrupte et élevée de plusieurs pieds, elle pensa à son père et à Sélim qui étaient de ce côté-là du Nil, mais si loin d’elle !…

— Allons, décidez-vous, dit Ahmed, parlez, sinon il va falloir plonger !… Il se rapprochait, et ses yeux avaient un tel éclat