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LE TALISMAN DU PHARAON

Sélim avait toujours son regard sombre et le pli de son front s’accentuait. Il buvait, lui aussi, au calice d’amertume.

Soudain résolu, il voulut savoir… Le mensonge d’Ali avait provoqué leur départ : c’est à lui qu’il allait demander un compte terrible. Il sortit brusquement et son regard chercha l’Égyptien.

Ali sortait de la tente où l’Italienne avait été emmenée. Il se félicitait de son audace, pensant avoir le temps de s’enfuir sans être remarqué.

Von Haffner allait tenir sa promesse et lui donner de l’or. Ali pensait à quitter l’Égypte et à s’en aller au Maroc ou en Algérie, où il vivrait en grand seigneur avec l’argent de l’Allemand — le prix du sang d’une innocente — et malgré lui, un léger sourire flottait sur ses lèvres.

Il leva soudain la tête, et son regard rencontra celui de Sélim… La résolution qu’il y lut fut sans doute bien terrible, car il blêmit, mais, vivement, de son allure féline, il se glissa derrière les tentes et disparut…