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LE TALISMAN

Quelle joie et quelle fierté de revenir en Allemagne après cette expédition, en rapportant l’antique bijou ! Il croyait voir la bague, dans une vitrine, au musée, merveille parmi tant de trésors, désignée à la foule des admirateurs par une belle plaque gravée : Don de Herr Karl von Haffner.

Il s’était oublié au point de sourire à la vision. Mais quand la réalité lui revint — la réalité, c’est-à-dire l’échec — il reprit son attitude haineuse et sombre… Il se leva brusquement et s’écria, pensant à sa victime :

— J’ai bien fait !

Soudain, ses yeux fixèrent, dans l’eau, une longue chose qui approchait, roulée par les flots… Il s’approcha plus près et regarda avec attention… Il reconnut en cette chose morte, ballottée par le Nil, le cadavre d’un saurien.

La bête n’était plus qu’à quelques mètres de lui, et il vit distinctement la garde du poignard sur le ventre jaunâtre… Ses yeux devinrent égarés…

— Ahmed, dit-il, la gorge soudain serrée, regarde…

Mais le traître n’osait pas. Ce qu’il craignait de voir, ce qui, il le sentait, l’aurait