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LE TALISMAN

— Oui, dit-il. Ali m’en a souvent fait la description : cette arme appartient à Sélim Pacha…

La main de Karl lâcha le poignard qui se piqua dans le sable, tout droit…

— Le châtiment est proche, murmura le musulman. Nous ne le fuirons pas… c’est écrit !

Mais von Haffner se résignait moins facilement à la fatalité. Il avait compris que selon toute apparence, Yvaine était sauvée, et il eut peur du compte terrible que le savant français pourrait lui demander.

Demeuré sur la berge un peu en pente, le lourd cadavre du saurien glissait doucement. Son propre poids l’entraînait, et il retomba à l’eau avec bruit, dans un rejaillissement d’écume, faisant sursauter de frayeur les deux complices à l’âme tourmentée.

Ils reprirent à grands pas le chemin du camp. Von Haffner donna l’ordre de se préparer au départ, et le lendemain, à l’aube, ses tentes avaient disparu… Il avait franchi le Nil et marchait, là-bas, vers l’Ouest, vers le grand désert…

Depuis deux jours, ses tentes étaient plantées en plein désert lybique. L’Alle-