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Page:Oligny - Le Talisman du pharaon, 1929.djvu/43

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DU PHARAON

fut peinée du chagrin qu’elle allait lui causer…

Mais ce rêve, qu’elle caressait, ce rêve de toujours, qui lui faisait revoir le ciel limpide de l’Égypte et l’immensité du désert roux, ce rêve grandi avec elle, elle ne pouvait le briser… On vit de rêve, et celui d’Yvaine était si beau… si beau…

D’une voix douce, comme pour rendre son refus moins cruel, la jeune fille répondit :

— Je vous suis reconnaissante de votre constance, Hervé, et je suis très touchée de votre amour sincère… Mais je ne puis le partager… N’espérez plus… Écoutez-moi, je vais tout vous dire comme je dirais tout à un frère aîné : mon cœur appartient à un rêve. Je l’ai donné voici bien longtemps, et je n’ai jamais oublié… Ce rêve remplit mon âme depuis mon enfance, il m’est cher et j’espère qu’il se réalisera… Pardonnez-moi, Hervé, je devais vous dire la vérité !…

L’officier eut un geste de découragement. Il eut l’impression qu’après avoir entrevu l’aurore, il se retrouvait en pleine obscurité. Il fit un effort, et prononça lentement, comme un dernier regret :

— Je vous aurais rendue si heureuse !…

Yvaine, le regard lointain, semblait ne pas