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LE TALISMAN

La flamme teintait de taches mouvantes son court poil fauve strié de noir et se jouait jusqu’au bout de ses longues pattes agiles.

— Mon oncle, dit Hervé, vous avez un bien beau chien… Couché ainsi sur cette fourrure, il a une pose à tenter un peintre…

— J’y tiens beaucoup, dit le savant, mais pas seulement à cause de sa beauté…

Et le père d’Yvaine, qui venait d’offrir à son neveu une odorante cigarette de tabac blond, continua posément :

— Il y a quelques années, j’étais en Algérie où je chassais les grands fauves. Un matin, je partis avec ma levrette pour seule compagne, et je commis l’imprudence de m’éloigner du camp, tout seul, en pleine brousse…

Je marchais sans soupçonner de danger, quand soudain ma chienne gronda. Son flair merveilleux lui avait fait découvrir la présence d’une panthère, tapie dans les broussailles et qui se ramassait pour bondir.

La panthère, qui saute sur tout ce qui bouge, dans une rage aveugle de férocité s’était élancée, mais ma chienne s’était précipitée, aboyant avec fureur. Un instant les deux bêtes furent aux prises, mais le