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LA VILLE ENCHANTÉE

les aurions-nous tournées ? Chassés de nos maisons, en pleine vie, en plein travail, nous étions là, tous plus impuissants les uns que les autres, à nous regarder ou bien à nous buter désespérément contre ce rempart de ténèbres. Agir, faire quelque chose, n’importe quoi, si nous l’avions pu, la situation aurait été moins écrasante. Mais, en vérité, que faire ? Par bonheur — je parle ainsi, bien que chaque désertion nouvelle me fît mal — par bonheur, notre petite armée se réduisait d’heure en heure. Ils s’éclipsaient, les uns après les autres, et allaient demander un refuge à leurs amis du voisinage. Quelle version ces fuyards pouvaient-ils bien donner de notre étrange aventure ? Rien que de vague et de contradictoire, je l’ai su depuis. Les uns parlaient de merveilles qu’ils auraient vues et provoquaient ainsi