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LA VILLE ENCHANTÉE

Mais je ne me possédais plus et je blasphémais de plus belle :

« Oui, tu me préfères ces tyrans d’outre-tombe. Et tu as raison, ils sont les plus forts. Tais-toi, tais-toi, te dis-je. C’est parce que ton Dieu est de leur côté que tu m’abandonnes ! »

Alors elle se jeta sur moi et m’enlaça de ses bras. Cette fraîcheur fit un peu tomber ma passion, mais je continuais à l’étreindre de mes mains crispées, tant j’avais peur, atrocement peur de la perdre. Elle pleurait doucement et me couvrait de ses caresses : « T’abandonner ! me disait-elle, mais tu sais bien que je serais prête à mourir pour toi ! »

Ces paroles innocentes donnaient à l’objet de mon épouvante une précision qui redoubla ma colère : « Non, non, pas de ça, lui dis-je, et plus un mot là-dessus ! » Je me