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LA VILLE ENCHANTÉE

leur condition. Rester assises en silence à attendre le résultat de ces délibérations auxquelles elles n’avaient aucune part, être liées d’avance comme des enfants à ce que nous allions décider, n’était-ce pas bien dur pour elles ! N’avaient-elles pas quelque droit de croire qu’elles en savaient plus long que nous sur ces choses ! Mais non, elles restaient là, muettes et nous dévorant des yeux. Quel triste sort est celui des femmes ! Il en est une que j’aime plus que tout au monde. Mon Agnès me paraît une des plus précieuses merveilles que Dieu ait créées et cependant, même pour un empire, je ne voudrais pas être à sa place. Elle n’avait qu’à se taire, qu’à nous obéir et elle se résignait à cela avec sa douceur angélique, pendant que ce vaurien de Jacques Richard lui-même avait le droit de nous donner ses avis. Oui, c’est très dur, et, pour ne pas