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LA VILLE ENCHANTÉE

reille, comme pour distinguer une rumeur imperceptible, alors que ces voix vibraient dans le ciel pur, plus éclatantes que toutes nos voix de la terre.

J’entendis alors par la ville comme une traînée de longs soupirs. Il me semblait qu’on allait pleurer : « Ils ne peuvent pas, ils ne veulent pas nous entendre », disait-on, autour de moi. Un silence déçu avait fait place à l’exaltation de tantôt. Les morts peuvent donc souffrir encore ? Ils connaissent, comme nous, la tristesse des désirs trompés, des attentes vaines. Il me semblait bien pourtant que leur tristesse est moins accablante que la nôtre, mais sûrement ils étaient surpris et comme interdits par leur échec : « On nous l’avait bien dit, répétaient-ils, mais nous ne voulions pas le croire. Nos voix ne sont plus comme les leurs. Ils