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LA VILLE ENCHANTÉE

un homme hors de lui. Il tapa du pied sur le pavé. « Mon Dieu ! mon Dieu ! criait-il d’une voix amère, ainsi donc, à moi, rien, absolument rien ne sera révélé. »

De le voir ainsi, lui si maître de lui jusqu’à cette heure, céder enfin à la passion qui le minait et d’entendre de lui un tel cri de révolte, cela me rappela à moi-même. Cette torture, je l’avais lue si souvent dans ses yeux : à lui, prêtre, à lui, serviteur du monde invisible, à lui, presque seul, peut-être, ce mystère restait fermé ! Une immense pitié m’envahit le cœur et me rendit fort.

« Mon frère, lui dis-je, nous sommes tous des malheureux. À quoi nous fier ? Si les cieux s’ouvraient devant nous, serions-nous sûrs que nous ne faisons pas un rêve ? Notre imagination est si puissante ! Mais enfin, pour l’instant, tout nous fait croire