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LA VILLE ENCHANTÉE

nous prîmes le chemin de la porte Saint-Lambert, pressés de dire à nos amis que Semur leur était rendu.

Je dois noter ici un incident minime qui ne laissa pas d’avoir des suites assez importantes. Comme nous passions devant l’hôpital Saint-Jean, nous entendîmes distinctement une plainte impatiente qui venait de l’intérieur. Cette voix faillit un instant renouveler nos terreurs disparues, mais rien qu’un instant. Non, ce n’était pas là la voix d’un fantôme. La grave figure de M. le Curé s’éclaira d’un sourire et moi-même je me vis sur le point de rire aux éclats, à cette brusque rencontre du réel détonant soudain et rompant le dernier charme de l’invisible. Libres désormais de toute obsession, nous entrâmes dans l’hôpital sans plus de peur que si rien d’anor-