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LA VILLE ENCHANTÉE

Je répondis sévèrement qu’il fallait toujours respecter les convictions d’autrui et peu désireux d’encourager les discussions en pleine rue, je rentrai chez moi. Dans la position que j’occupe, il importe de ne donner que de bons exemples. Mais je n’en avais pas encore fini avec la phrase qui m’avait si fort troublé tout à l’heure.

J’entendis ma mère qui, dans la grande salle du rez-de-chaussée, parlementait chaudement avec un marchand de fagots. Il arrive, je l’ai du moins remarqué plusieurs fois, qu’à certains jours il y a des mots qui sont, pour ainsi dire, dans l’air. Une oreille un peu exercée les saisit d’abord, comme une sorte de refrain, au va-et-vient des conversations les plus disparates. Imaginez donc quelle fut ma surprise, lorsque, des lèvres de ma digne mère, j’entendis tomber ces