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LA VILLE ENCHANTÉE

me crurent évanoui. Mais non. Un homme, digne de ce nom peut céder, pour un instant, à des sensations irrésistibles, le corps fléchit, mais l’âme reste debout : aussi ne tardai-je point à rallier mes forces. Les employés éperdus me tendaient l’un, une serviette mouillée, l’autre, un verre d’eau-de-vie. Ils furent pleins de stupeur quand ils me virent me redresser, pâle encore, mais pleinement maître de moi.

« Ça suffit, leur dis-je, en les repoussant du geste. Pas de cordiaux, je vous remercie, messieurs, mais je n’ai besoin de rien. »

Mon sang-froid les impressionna manifestement, et les aida à se ressaisir eux-mêmes. Malgré l’état de faiblesse et d’agitation où je me trouvais, j’éprouvais quelque douceur à penser que j’étais resté jusqu’au bout à la hauteur de ma tâche.