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LA VILLE ENCHANTÉE

nous étions sommés d’avoir à vider les lieux que nous avions perdu le droit d’occuper, et à laisser la ville à ceux qui, étant morts, connaissaient mieux que nous le sens de la vie.

J’ai su plus tard que chacun des habitants avait pu lire, comme moi, son propre nom, en gros caractères, bien que ces milliers de noms ne puissent tenir, je ne dis pas sur les portes, mais sur la façade entière de la cathédrale. « Nous, les morts », ces mots étincelaient presque à chaque ligne du terrible manifeste, et encore : « Allez, allez-vous-en, laissez la place à ceux qui savent le vrai sens de la vie. » Je ne me rappelle que ces lambeaux. C’est là, du reste, ce qui me parut le plus clair au moment même de la lecture. Pas d’autres explications, pas d’autres détails. Je restai là quelque temps muet d’épouvante. Le premier saisissement