Aller au contenu

Page:Olivier - Un sauvetage, 1938.pdf/31

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
29
UN SAUVETAGE

— Demain, Germaine, demain vous saurez tout, mais n’allez pas imaginer des histoires invraisemblables. La vérité est toute simple, comme toujours. Mais maintenant, venez…

Germaine se laissa entraîner et ils gagnèrent sans rencontrer personne la petite porte du jardin qu’ils traversèrent à pas feutrés et Germaine entra dans la villa par la petite porte de la cuisine.

— Reposez-vous, tâchez de dormir, Germaine, et à demain.

Maurice s’assit sur les marches de l’escalier et resta dix minutes pour être bien sûr qu’elle n’avait pas envie de lui échapper ; mais tout resta calme et il regagna lui-même sa chambre.


CHAPITRE IV.


Germaine sauta du lit et fit une toilette rapide ; elle ne manquait de rien, le temps était beau, la servante lui monta son chocolat, la vie heureuse continuait. Par instants, un frisson la prenait ; comment avait-elle pu penser à quitter tout cela ? Où serait-elle, maintenant ? Et elle fermait les yeux en frémissant.

Elle descendit au jardin. L’air était pur, les fleurs étaient fraîches.

M. Montfort qui passait embrassa sa fille.

— Pâlote, ce matin, Germaine, un peu fatiguée ?

— Oui, papa, un peu de fatigue ; j’ai fait un vilain rêve.

— Il faut le chasser, répliqua le sénateur, bonne santé physique et morale, et pas de mauvais rêves. Et il s’éloigna en riant.

— Bon, pensa Germaine, si Maurice est là, il y est seul. Et elle se dirigea vers le pavillon où se trouvait le bureau de son père ; mais au moment d’entrer, elle hésita. De quel air allait-elle se présenter devant le jeune homme ? Il savait son histoire, qu’allait-il penser d’elle, maintenant ?…

Et au même instant Maurice assis à sa table, se demandait :

— Que va-t-elle me dire ? De quel œil va-t-elle voir que je me suis mêlé de ses affaires et comment me justifier ?

Le premier travail de Maurice, le matin, était de dépouil-