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que les Turcs (Mongols) occupent portent le nom de Ghilghit, Asourah (Assor) et Schaltas (Chilas)… les habitants de Cachemire ont beaucoup à souffrir de leurs incursions. »

Les migrations répétées de Chinois mongols vers le Kachmir et la Tartarie sont donc un fait dont il n’y a pas à douter.

Quant à la dose de linguistique que renferme la confidence de Hiouen-thsang, quoique fort mince, elle est aussi visible que précieuse. C’est de la linguistique à la portée de tous et qui s’accuse tout entière, claire comme le soleil, dans les deux mots Tchînani et Tchînarâdjapouttra, qui, l’un et l’autre, disent, de la manière la plus positive, que le mot Tchîna, qui entre dans leur composition, signifie Chine et affirme un fait dont l’acquisition est capitale pour l’objet de nos recherches, comme nous le verrons plus loin.

XXIV

Il nous reste un dernier enseignement à puiser dans la relation de Hiouen-thsang.

C’est, on se le rappelle, dans les dernières années de la première moitié du septième siècle de notre ère, que le bouddhiste chinois Hiouen-thsang visita le Kachmir et les contrées adjacentes. En ce temps-là, dix-huit cents ans avaient passé sur le monde depuis la fondation de l’empire des Huns et les divisions territoriales de l’Asie centrale s’étaient profondément modifiées. Le Kachmir était indépendant et de nombreux États secondaires, vassaux du puissant suzerain, se groupaient dans son voisinage, sous sa protection.

Au nombre de ces États secondaires, se trouvait alors le royaume de Tchînapati, dont parle Hiouen-thsang,

L’étude de la carte de son voyage nous informe que l’État de Tchînapati était limitrophe du Kachmir, dont il bordait le territoire à l’est-sud-est[1].

  1. C’est le Katotch actuel.