Page:Ollivier-Beauregard - Kachmir et Tibet.djvu/124

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n’avons que faire pour l’objet qui nous occupe[1]. Au contraire, le Tibet s’offre à nous dans des conditions normales, et une étude succincte sur l’ensemble de son territoire va pouvoir nous édifier, sans déplacement, sur la portée économique de la polyandrie qui s’y pratique couramment.

III

Le Tibet s’étend entre le 28e et le 33e degré de latitude ; il relève ainsi de la latitude de la basse Égypte et du Maroc. Le relief du Tibet accuse, nous le savons, une contrée de hautes montagnes ; par conséquent, des vallées supérieures et des plaines intermédiaires. L’hiver, les montagnes du Tibet se couvrent d’épaisses couches de neige ; la température s’abaisse alors avec excès, et, de fait, la saison d’hiver est rude au Tibet.

L’été, au contraire, la chaleur y est fort vive et, de très bonne heure dans cette saison, les vallées supérieures et les plaines intermédiaires se dessèchent et deviennent arides.

Mais le Tibet, qui souffre ainsi de l’excès du froid et de l’excès de la chaleur, n’est point déshérité d’avantages capables de compenser les inconvénients de son climat.

Le Tibet a de profondes et larges forêts[2] où des familles re-

    inspiration divine, une multitude de pigeons tomba sans vie dans chaque maison.

    « 51. Le roi, ayant vu cela le lendemain, se désista de sa résolution de mourir, et ses sujets sauvèrent leur vie au moyen des pigeons qu’ils obtenaient chaque jour.

    « 52. En effet, cette femme vertueuse n’était-elle pas, dans cette occasion, égale à un créateur ? Les pigeons n’ont-ils pas servi à la conservation de la vie des hommes ? » {Râdjatarangini t. II, liv. II.)

  1. Le revenu du Ladâk n’est estimé qu’à 8 000 livres sterling (200 000 francs environ).

    Dans les conditions fâcheuses où il se trouve aujourd’hui, le Ladâk, pour ses terres improductives, est exempté de l’impôt foncier.

  2. « Et après les .V. journées que je vous ai dit, a donc entre l’en en une forest qui est moult grant, qui est en la province de Tebet. » (Le Livre de Marco Polo), édition de G. Pautier, 2e partie, chap. cxiv, p. 870.)

    On lit encore dans J. Bernoulli, Recherches historiques et géographiques