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Aryas-Hindous, tandis que les contrées intermédiaires entre la Perse et l’Inde, à savoir : le Kaboul, le Badakhshan et les hautes vallées de l’Oxus, étaient, exactement comme je l’ai dit, le patrimoine des Aryas-Bactriens. Je ne méritais donc pas d’être repris ni durement ni autrement, puisque, après les plus autorisés, et une fois de plus, j’énonçais tout simplement une vérité axiomatique.

Mais, comme je l’ai déjà fait remarquer, cette malencontreuse boutade ne peut être de la part de notre savant collègue qu’une innocente distraction. On peut en effet commettre de plus graves erreurs. Par exemple, celle que je vais immédiatement relever.

VI

Il s’agit des géographes grecs, dont M. Girard de Rialle m’accuse d’avoir compromis la véracité.

Il assure en effet qu’en me targuant de leur appui pour affirmer la présence des Gètes et des Massagètes dans le sud, au-delà de l’Oxus, j’ai commis un affreux abus de confiance, car, ajoute notre savant collègue, les géographes grecs ont tous indiqué le fleuve Iaxartes, aujourd’hui Syr-Daria, comme l’extrême limite que, de leur temps, n’ont point dépassée les Massagètes.

La mémoire de notre collègue l’a trahi, et je vais prouver que tous les géographes grecs, qui ont parlé des contrées qui nous occupent, ont, contrairement aux assertions de M. Girard de Rialle, mentionné les établissements des Gètes et des Massagètes dans le sud, au-delà et dans le voisinage de l’Oxus.

Denis le Periégète est un géographe grec contemporain d’Auguste, il enseigne que de son temps les Massagètes avaient passé l’Araxe[1].

L’Araxe est un fleuve qui se décharge dans le sud de la

  1. Denis le Periégète, vers 739 et 740.