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La note est un peu étendue, mais elle n’a toute sa signification que dans son ensemble.

« Le livre trois cent trente-quatrième de la Recherche approfondie renferme l’histoire des Thsoung-thseu, peuples de race tibétaine, établis au midi du Grand Désert, à l’orient des montagnes Bleues ; celle des Thou-kou-hoen, peuples de Tartares orientaux, sortis au troisième siècle de la province actuelle de Liao-thoung, qui vinrent habiter les environs du lac Bleu, du côté du Tibet ; celle des Yi-fe-ti, peuplade ichtyophage des mêmes contrées ; celle des Thang-tchhang, des Theng-tchi et des Tang-hiang, trois peuples de même origine, qui ont joué un rôle brillant dans le Tibet, et dont le dernier a fondé une principauté connue des Européens sous le nom de Tangout, qui est un nom formé par les Tartares de celui des Tang-hiang avec le signe du pluriel particulier à la langue des Mongols[1] ; une notice sur les Pe-lan, autre tribu tibétaine de la race des Tang-hiang ou Tangutains ; enfin l’histoire de ces peuples qui ont réuni sous leur domination, aux septième et huitième siècles, toutes les tribus des montagnes tibétaines, ainsi qu’une partie de la Tartarie et de l’Inde, et dont le nom, altéré par les étrangers, est resté sous la forme que les Mongols lui ont donnée : Tobout ou Tebet, appliqué à l’ensemble des nations tibétaines[2]. »

Si maintenant, comme complément à la note que je viens de produire, note qui énonce nominalement les diverses tribus dont s’est formé le corps de la nation tibétaine à une époque déjà fort ancienne, je précise la position géographique de la province chinoise d’où sont sorties les diverses tribus dénommées par Ma-touan-lin, je crois que, selon ce que sera cette position, les doutes, s’il en existe encore, sur l’origine des Tibétains devront complètement s’effacer.

  1. C’est ainsi que le mot Firank (Franc) fait au pluriel Firankout, (M. A. Rémusat, Recherches sur les langues tartares, t. I, p. 170-180.)
  2. Abel Rémusat, Nouveaux Mélanges asiatiques, t. I, p. 189.