Page:Ollivier - L’Empire libéral, tome 4.djvu/6

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2 L’EMPIRE LIB’ÉRAL. domination de l’Empire. Les travaux de transfor- mation de la capitale amenaient de désagréables changements dans ses habitudes ; les loyers subissaient dans certains quartiers une élévation sensible; des masses considérables d’ouvriers agglomérés produisaient plus de cherté dans les objets communs de l’alimentation, mais, d’autre part, cette multiplication du travail augmentait les profits et les salaires, donnait une impul- sion extraordinaire à l’industrie du bâtiment, à laquelle tant d’autres industries doivent leur prospérité; les affaires sérieuses étaient en pro- grès continu, et celles de la spéculation en une effervescence menaçante; même le gouverne- ment avait dû annoncer qu’aucune émission de valeurs nouvelles ne serait autorisée pendant le cours de l'année 1856, mesure vaine dont l’unique résultat fut de mettre en faveur la spéculation sur les valeurs étrangères. Les fêtes se succédaient à Paris, à Compiègne ; les princes étrangers venaient à l’envi rendre visite au sou- verain respecté, l’arbitre de l’Europe. On vit arriver le prince de Prusse (11 décembre 1855), le futur roi, grand bel homme, blond, d’une affabilité digne et charmante, qui séduisit, il avait avec lui un officier nommé Mokke, qui par- lait peu, ne se donnait aucune peine pour se rendre agréable, mais qui, l’œil toujours au guet, regardait, scrutait, et tout à coup, par une re- marque piquante, montrait que rien ne lui avait échappé. Puis le grand-duc Constantin, puis encore le roi de Bavière, Maximilien II, etc., etc.