Page:Olympe de Gouges - Le Mariage inattendu de Chérubin.djvu/25

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fait tout. Il faut convenir que ſans Monſieur Figaro, on ne trouveroit pas toutes ces choſes-là, & j’oubliois que j’en avois ouï parler.

Figaro, à part.

Voilà de l’eau bénite de Cour, il a beſoin de moi. (Haut.) Votre Excellence me flatte. Si j’ai donné de l’eſprit à des ignorans, j’ai bien fait des bêtes de gens d’eſprit. Je réuſſis où tous les autres échouent. Une heureuſe gaieté fait ma philoſophie ; je fais la loi aux ſots ; je brave les méchans, & ſuis humain comme perſonne, faiſant le bien en dépit de mes ennemis.

Chérubin.

Mais à quoi ſert, Figaro, ce dialogue que tu nous fais-là ? nous parlions de Fanchette. Tu dis ?…

Figaro.

Hé bien, je vous dis tout ce que j’en ſais. Chacun parle de ce qui l’intéreſſe.

Le Comte.

Il a ſes raiſons. Quand Monſieur Figaro a quelque coup de patte à me donner, il ne m’épargne pas. Vous faites l’important, Monſieur le Financier parvenu. Ne vous ſouvient-il plus que vous avez été mon Valet, & ancien Médecin de chevaux en Catalogne ?

Figaro.

J’ai eu l’eſprit de ne pas l’oublier, & vous n’avez pas eu celui de ne plus vous en ſouvenir. Tenez, Monſeigneur, point d’apoſtrophe. Je ſuis