Page:Olympe de Gouges - Le Mariage inattendu de Chérubin.djvu/44

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Le Comte.

Je crois qu’elle auroit plus de goût pour Chérubin.

La Comtesse.

Quelle idée !

Le Comte.

Pas ſi folle ; & je crois que votre parent ne voit pas ce mariage avec plaiſir. L’Amour ſe plait à rapprocher les rangs.

(La Comteſſe paroît ſurpriſe.)
Le Comte.

Cela vous afflige.

La Comtesse, avec une froideur apparente.

Quoi ! vous croyez que deux enfans…

Le Comte.

Vous vous êtes accoutumée à regarder Chérubin comme un enfant ; mais il ne l’eſt plus aujourd’hui. Ce n’eſt plus cet eſpiégle qui faiſoit rire les femmes par ſes aimables folies, c’eſt maintenant un grand Perſonnage. (avec fineſſe.) N’êtes-vous pas fâchée de ce changement ?

La Comtesse, avec ſenſibilité.

Et pourquoi voudriez-vous, Monſieur, que je fuſſe fâchée de le voir heureux ?

Le Comte.

Et vous voyez avec plaiſir ſon refroidiſſement pour vous ?