Page:Olympe de Gouges - Le Mariage inattendu de Chérubin.djvu/54

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(À Fanchette.) Une fille eſt bien éveillée le jour de ſes noces.

Fanchette, toute troublée.

Ah !…… Monſeigneur, on fait de rudes réflexions ce jour-là.

Le Comte.

L’ancien Page ſait les rendre plus ſupportables.

Fanchette, à part.

Je reconnois bien là toute la méchanceté de ce ſcélérat de Baſile. (À Baſile.) Homme dangereux, qu’avez-vous pu dire ?

Basile.

Moi, je n’ai rien entendu ; je n’ai fait que voir en paſſant. J’avoue que j’ai été ſurpris de ce rendez-vous dans la nuit.

Fanchette, en colère.

Dans la nuit, homme déteſtable !

Le Comte.

Calmez-vous, Fanchette ; je vais renvoyer Baſile, puiſqu’il vous déplaît.

Fanchette.

Au contraire, Monſeigneur, c’eſt moi qui vais lui céder la place.

Le Comte, à part.

Ce n’eſt pas ce que je veux. (Haut.) Eh bien, il reſtera. Vous craignez, ſans doute, avec moi, plus qu’avec Chérubin. (À part.) Ce maudit Page, fou ou raiſonnable, il eſt décidé que, dans tous les tems il me coupera l’herbe ſous le pied.