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Page:Olympe de Gouges - Le Mariage inattendu de Chérubin.djvu/63

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Susanne.

Il eſt vrai qu’il eſt affreux qu’un Seigneur tel que lui, ſoit perpétuellement avec cet homme.

Figaro.

Mes ſoupçons peuvent n’être pas fondés, & la tranquillité où Madame la Comteſſe me paroît être, doit bien la diſſiper.

La Comtesse.

Je ne ſuis pas auſſi tranquille que vous le penſez, Monſieur Figaro. J’ai tout à craindre de la part de mon mari.

Figaro.

Voulez-vous ſuivre mes conſeils. Feignons de partir tout de ſuite après la cérémonie. Si vous voulez ne point revenir ſur nos pas, vous m’attendrez à la première poſte ; & ſous prétexte d’avoir oublié quelque choſe, je viendrai ici à la découverte.

La Comtesse.

C’eſt bien conçu, & par cette conduite, je me mets à l’abri de la plainte & des reproches.

Susanne.

Moi, je crois que Monſieur le Comte a changé de principes, & que c’eſt prendre une fauſſe allarme.

Figaro.

C’eſt ce qu’il faudra voir.

La Comtesse.

Figaro, veille ſur-tout en attendant notre départ ; & moi, je vais préparer la fête. (À ſa Camériſte.) Venez avec moi, Suſanne.

(Elle ſort.)