Page:Omar Kháyyâm - Rubaiyât, 1910, trad. Marthold.djvu/56

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105

Compte-moi mes vertus, sur mes péchés muet,
Pardonne à mon passé dont Dieu sait le secret ;
Que l’air et que le vent n’attisent pas ta haine ;
Pardon par ta poussière, ombre de Mahomet !

106

Dans la tasse l’esprit du vin pur se dilate,
En la jarre aux flancs creux est son âme écarlate,
Et rien de lourd ne peut être l’ami du vin,
Hors la tasse à la fois et lourde et délicate.

107

Éternité passée, éternité future,
Aujourd’hui vous sépare et le vin seul rassure.
Le verbe, l’action sont au-dessus de moi ;
Le vin dit le secret de toute la nature.