Aller au contenu

Page:Omar Kháyyâm - Rubaiyât, 1910, trad. Marthold.djvu/63

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


126

Vois les méfaits du ciel et les crimes du sort,
Ce monde où les amis partent en plein effort.
Autant que tu pourras, vis un peu pour toi-même ;
Ne goûte qu’au présent, le passé sent la mort.

127

Boire du vin, aimer selon sa fantaisie
Vaut mieux qu’être dévot avec hypocrisie.
Si l’ivrogne et l’amant sont voués à l’Enfer,
Nul ne voudra du Ciel… ni de son ambroisie !

128

On ne pourrait pas rendre un cœur joyeux farouche,
Ni passer l’art de vivre à la pierre de touche.
Aucun de nous sait-il le secret du futur ;
Ce qu’il faut ? Vin, amour, et repos sur la couche.