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Si l’on t’offre du vin, il est mal qu’on s’abstienne,
Bois-en donc n’importe où, bois-en quoi qu’il advienne,
Car Celui qui fit tout s’occupe peu de nous,
Masque comme le tien, barbe comme la mienne.

157

Libre, j’aurais dit Non et refermé le livre.
Si je pouvais guider mes pas, quel chemin suivre ?
Ne vaudrait-il pas mieux que, n’étant pas venu,
Je ne doive quitter ce monde… hélas ! y vivre !

158

Le Ramadân finit, c’est la saison des fêtes,
Saison des beaux diseurs de légendes bien faites,
Des bons marchands de rêve, amis porteurs de vin…
Enivrez-vous, cœurs las de jeûne et de retraites.