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Daniel-Alexandre devienne adoptable. Elle nous a dit « Mais vous n’allez jamais y arriver ! » Et moi, je lui ai répondu : « De toutes façons, si on ne tente pas, on n’y arrivera pas. Mais si on tente, on a peut-être une chance… »

Depuis l’adoption d’Esther-Julia, les lois roumaines avaient changé. Il fallait passer par l’intermédiaire d’une association pour adopter. Nous avons contacté un organisme parisien, leur expliquant le cas de Daniel-Alexandre. Nous voulions qu’il trouve une famille et proposions notre dossier.

Nous avons fait une demande d’agrément pour l’adoption. Une assistante sociale est venue nous voir. Elle s’est sentie complètement déroutée par notre cas. Elle ne comprenait pas ce qui nous poussait à adopter. Elle a parlé de « boulimie d’enfants », du « mal du petit », pensant que nous ne pouvions nous passer de tous petits enfants. Elle avait aussi l’impression que nous n’adoptions pas pour constituer une famille, mais d’abord pour des raisons humanitaires.

Ce qui m’a choquée, c’est qu’elle n’a même pas pris la peine de rencontrer nos enfants. Elle avait peur que nous démissionnions en cas de problèmes, à leur adolescence. Si elle les avait rencontrés, elle se serait rendu compte que les plus grands, déjà ados, allaient très bien, et que nous assumions jusqu’au bout notre rôle de parents.