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ÉLOGE FUNÈBRE
DE
M. FRANÇOIS QUESNAY[1],



prononcé le 20 du même mois, dans l’assemblée de ses disciples,
par M. le marquis de Mirabeau[2].


Messieurs,


Nous venons de perdre notre maître : le véritable bienfaiteur des hommes n’appartient plus à la terre que par le souvenir et l’effet à jamais durable de ses bienfaits. C’est pour le commun

  1. Mort le 16 décembre 1774, à sept heures du soir. (Note de original.)
  2. L’éloge a été, peu de temps après, publié dans le premier numéro des „Nouvelles Éphémérides économiques“, qui ont paru depuis le mois de janvier 1775. Cette revue mensuelle formait la suite de l’organe physiocratique „Éphémérides du citoyen“, qui avait cessé de paraître en 1772, et elle devait soutenir le régime de Turgot. La rédaction en avait été reprise par le fondateur des anciennes Éphémérides, l’abbé Bandeau, et sa publication a discontinué dès la chute de Turgot (juillet 1776). — On trouve dans l’ouvrage „Les Mirabeau, nouvelles études sur la société française au XVIIIe siècle“, par Louis de Loménie, Paris 1879, T. I, p. 335, une notice détaillée sur l’assemblée dans laquelle l’éloge a été lu ; voici cette notice :

    „Le 20 décembre 1774, au milieu des espérances enthousiastes que faisait naître un nouveau règne, cinq mois après l’entrée de Turgot au ministère, un assez grand nombre de personnes, en habit de deuil, étaient réunies dans le principal salon d’un hôtel de la rue Vaugirard. À l’extrémité du salon, on avait placé un grand socle surmonté d’un buste en marbre, et toute l’assemblée étant tournée vers ce buste avec l’attitude de la douleur et du respect, le maître de la maison prononça un discours assez singulier, surtout pour l’époque, etc.“ A. O.