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duquel il mit une préface qui a été universellement regardée comme un chef-d’œuvre ; un journaliste célèbre la compare à celle que feu M. de Fontenelle mit à la tête du premier volume de cette Académie[1] ; c’était en faire le plus grand éloge possible ; nous pouvons même assurer que l’utilité de cet ouvrage n’est pas bornée à instruire ceux qui se destinent à la chirurgie ; il n’est aucun des amateurs de toutes les autres sciences qui ne puisse trouverez y profiter.

Après quelques réflexions générales sur les obstacles qui semblent s’opposer le plus à l’avancement des sciences, il entre plus particulièrement en matière, et développe les règles principales qui doivent diriger ceux qui s’appliquent à l’art de guérir. L’observation et l’expérience sont les deux guides qu’il leur offre ; par l’une, on démêle la marche souvent obscure de la nature ; par l’autre, on l’interroge et on parvient à lui arracher sas secrets ; l’une et l’autre ne doivent jamais se séparer. L’observation sans l’expérience ne peut produire qu’une théorie incertaine ; l’expérience sans l’observation ne donne qu’un amas confus de faits sans liaison, et plus propres à jeter dans l’erreur qu’à conduire à la vérité ; jointes ensemble, elles y mènent sûrement, et sans elles il n’y a ni science ni art ; appliquant ensuite ce principe à la chirurgie, il en écarte avec soin les opinions arbitraires et peu fondées, les simples vraisemblances et les possibilités ; il n’admet que les connaissances appuyées sur les causes et sur les signes qui les font reconnaître ; en un mot, il trace dans cet ouvrage le plan d’une théorie lumineuse et d’une pratique sûre et éclairée ; il y relève le mérite des grands hommes qui se sont distingués dans cette utile et brillante carrière, et dans le nombre desquels il serait trop injuste de lui refuser, après sa mort, une place distinguée. Les bornes prescrites à nos éloges nous ont forcé d’abréger extrêmement la notice que nous venons de donner de cette pièce intéressante pour tous ceux qui aiment ou qui cultivent les sciences.

Ce même volume contient, outre plusieurs observations détachées, quatre mémoires de M. Quesnay.

Le premier est un précis de diverses observations sur le trépan dans des cas douteux, où il cherche les raisons qui peuvent en

  1. C’est l’Académie royale des sciences. A. O.