Page:Opere inedite o rare di Alessandro Manzoni, volume III, 1887.djvu/63

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Or, après vous avoir entendu dire : l’identité de la spontanéité dans la race humaine, avec l’identité de la foi absolue qu’elle engendre (1828, 6, 19), ne suis-je pas bien et dûment et définitivement autorisé à repousser l’énonciation même de différences dans cette même spontanéité, dans cette même foi ? Renoncez à l’identité, et je suis prêt à vous entendre sur les différences. Dites que ce que vous aviez d’abord appelé identité, n’est au bout du compte qu’une grande ressemblance ; ce mot là supportera les différences, ou, pour mieux dire, il les exigera : avec ce mot là plus de contradiction, mais aussi il faudra refaire le système. Mais, encore une fois, maintenir le mot d’identité, parce qu’il est nécessaire à votre système, et le mot de différences, parce qu’il vous devient nécessaire à son tour, cela ne se peut pas. Ainsi, l’objection étant qu’il ne peut y avoir matière à imposer là où il y a identité, des différences quelconques ne peuvent jamais être un moyen de la résoudre, puisque leur énoncé même est une contradiction. Et il en arrive dans ce cas comme dans tous les systèmes, lorsque quelque difficulté force à une transaction et à sortir de l’absolu où l’on s’était établi : le système est entamé, et la difficulté demeure intacte.

Mais de plus, quand vous n’auriez pas proféré le mot identité qui révèle la contradiction ; elle ne se trouverait pas moins dans les choses, je dis dans les choses telles que vous les avez établies. ― Car, pour ne prendre qu’un texte entre plusieurs, « qu’y a-t-il dans cette intuition primitive ? tout ce qui sera plus tard dans la réflexion » (1828, leç. 6.e, p. 10). Or entre tout et tout il ne peut certainement y avoir de différence.

De sorte que, sans même examiner ce que vous dites de ces différences, il me semble que j’ai le droit de les récuser, comme étant en contradiction explicite et en contradiction logique avec le sujet