Page:Opere inedite o rare di Alessandro Manzoni, volume III, 1887.djvu/75

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la nierez (s’ensuive ce qui pourra) aussi expressément que vous l’avez affirmée, je devrai dire : identité de la spontanéité, second inconvénient, seconde impossibilité dans l’exercice de l’autorité.

Je trouve la troisième, qui sera la dernière (car, comme on dit, il faut savoir se borner), dans l’instrument nécessaire et indispensable pour cet exercice. Je dis qu’il y a contradiction, incompatibilité absolue entre la matière et l’instrument de l’autorité. Et d’abord, je m’en vais essayer de démontrer cette contradiction, sans sortir des données de votre système. Quel est en effet l’instrument de l’autorité ? avec quoi peut-on imposer des vérités aux autres ?

Belle demande : avec la parole, avec les langues, avec des mots. « Quand l’homme pressé par l’aperception vive et rapide de la vérité... tente de produire au-dehors ce qui se passe en lui, et de l’exprimer par des mots, il ne peut l’exprimer que par des mots qui ont le même caractère... la langue de l’inspiration est la poésie... » (1828, 6.e, p. 13). Mais est-il besoin de citer ?

Et que s’agit-il d’exprimer avec ces mots ? Le voici : « l’affirmation absolue de la vérité sans réflexion » (p. 13), « une affirmation sans négation » (p. 10).

Or je dis que cela implique. Car, voilà d’abord des mots ; ces mots expriment ; jusque-là je n’ai rien à dire : les mots expriment en effet ; ils expriment, quoi ? tous la même chose ?

Allons donc ; est-ce là une question ? Oui ; on se fait de ces questions-là, et de plus saugrenues, lorsqu’on est en train de réfuter : et l’on y répond encore, qui plus est. Ainsi, je réponds : non, les mots n’expriment pas tous la même chose ; je vais même le prouver, l’expliquer, car cela m’est nécessaire. Tant