Page:Opinion de M l'évêque d'Autun (...)Talleyrand-Périgord Charles-Maurice bpt6k43409q.pdf/18

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remboursement sera arrivé, et où le paiement sera réalisé en écus. Avec les uns comme avec les autres, vous aurez payé tout ce qui lui est dû, à celui qui pourra attendre l'époque de ce remboursement, et moins qu'il ne lui est dû, à celui qui ne pourra pas attendre, et qui sera obligé de convertir son papier en écus. Avec les uns enfin comme avec les autres, vous aurez tout payé, quoique l'argent ne soit pas encore sorti de la Caisse nationale, lorsque le crédit de la Nation et la confiance dans vos opérations de finance seront tels, que des effets, avec un intérêt de 5 pour cent, montent au pair : mais ce moment, vous ne pourrez l'anticiper par des dispositions forcées, qui sont toutes frustatoires pour vos créanciers, et illusoires de votre part.

Ce que je viens de dire est incontestable. VOus ne pouvez payer que jusqu'à concurrence de vos moyens, et vos créanciers ne peuvent avoir d'autres droits. Vous aurez les moyens de payer tout ; mais ces moyens ne peuvent arriver que successivement. Les Assignats sont la faculté d'anticiper sur l'usage de ces moyens. Puisque cet usage anticipé peut être agréable à vos créanciers, il faut le leur procurer : mais là se borne votre puissance, et par conséquent votre devoir.

Il faut que ces Assignats soient libres, car la confiance ne se commande pas ; il faut qu'il soient inférieurs, en estimation, à la somme sur laquelle ils seront hypothéqués. Ainsi il ne faut pas créer, comme on vous l'a proposé, 400 millions d'Assignats sur 400 millions de biens à vendre, car une hypothèque doit toujours être plus forte que la créance.

Et par-dessus tout, et avant tout, Messieurs, il faut que le Comité des Finances nous présente