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blanches et rayées de rouge, puis à celles du moyen âge et de la renaissance, et enfin à l’époque moderne.

Les monnaies suivent la même série qui est ininterrompue de Philippe-Auguste (1180) jusqu’à nos jours.

Ainsi, — depuis le temps où l’on taillait des silex pour en faire des flèches — toutes les générations ont laissé des traces et en quelque sorte gravé leur âge sur ce plateau célèbre. Fait unique en archéologie : car autant vaudrait, pour un géologue, trouver au même lieu la série complète des assises terrestres à partir du granit.

À l’époque gauloise, les populations accouraient en foule sur la montagne, attirées non-seulement par la facilité de la vente ou de l’achat des denrées, mais aussi par la grande fête religieuse qu’on célébrait à la même époque. Les Éduens allaient porter leurs vœux — referre vota — à la fée nationale, la dea bibracte et jeter dans le bassin de sa source sacrée des œufs, des pièces de monnaie ou autres offrandes.

Sous la domination romaine, le Beuvray, malgré l’abandon de Bibracte, n’en fut pas moins le rendez-vous de toutes les populations d’alentour au moment de sa foire et de son pèlerinage, car les Romains — contrairement à une opinion reçue — furent très tolérants pour la religion des vaincus, toutes les fois qu’elle ne touchait point à la politique, et acceptèrent avec la plus grande facilité les génies des sources et