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I

APERÇU SUR L’HISTOIRE DE BIBRACTE

Des haches de bronze et quelques flèches en silex sont les premiers indices du séjour de l’homme sur la montagne de Beuvray. À cette preuve archéologique de l’ancienneté de la station, il convient d’en ajouter une autre empruntée aux traditions religieuses : le culte des eaux et des fontaines — le plus ancien de tous avec celui du feu — a laissé, en effet, sur la montagne (où il fut apporté par les races d’émigrants venus d’Asie) des traces qu’on ne saurait méconnaître et qui jusqu’ici ont résisté à toutes les révolutions. La persistance de ce culte au même lieu, aux mêmes époques — et suivant les mêmes rites que l’on voit observer encore aujourd’hui sur les bords du Gange et de l’Indus, s’explique difficilement si l’on n’admet point que dès les temps les plus reculés le mont Beuvray a été fréquenté comme un lieu de pèlerinage, et que les coutumes dont nous parlons puisent leur vitalité dans la profondeur des âges.

La position escarpée de la montagne dut en faire, à l’origine, un refuge pour les populations de chasseurs et de pasteurs nomades qui occupaient le pays ; d’autre part, la fête religieuse des sources du Beuvray fut un puissant appât pour les industries