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Page:Opuscules de Saint Thomas d’Aquin, tome 2, 1857.djvu/258

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OPUSCULE XVI.

(C’est là ce que nous a laissé le saint docteur, sur les anges. Arrêté dans son œuvre par une mort prématurée, que tous les siècles déploreront, il n’a pu terminer ce traité, comme beaucoup d’autres qu’il a laissés imparfaits.)

Fin du quinzième Opuscule, ou de l’insigne traité de saint Thomas d’Aquin sur la nature des anges, à son frère Réginald, religieux du même ordre.

BANDEL, Curé, Chanoine honoraire de Limoges.


OPUSCULE XVI.

De l’unité de l’intellect, contre les disciples d’Averroès.

Ainsi que tous les hommes désirent naturellement connaître la vérité, de même tous ont un désir naturel d’éviter l’erreur et de la combattre quand ils le peuvent. Mais parmi toutes les erreurs, la plus honteuse est celle que l’on commet à l’égard de l’intellect, à l’aide duquel nous sommes faits pour éviter l’erreur et connaître la vérité. Depuis longtemps beaucoup d’esprits se sont laissé surprendre par l’erreur d’Averroès, qui s’efforce de prouver que l’intellect, qu’Aristote reconnaît comme possible, par une dénomination fausse, est une espèce de substance séparée du corps quant à l’essence, et qui lui est unie, d’une certaine façon quant à la formé; et de plus, qu’il est possible qu’il n’y ait qu’un intellect commun pour tous: depuis longtemps nous avons réfuté cette erreur. Mais puisque l’impudence de