Page:Opuscules de Saint Thomas d’Aquin, tome 5, 1858.djvu/164

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la position est l’ordre des parties dans le tout, et dans ce sens la position est la différence de la quantité. Pour que la quantité ait une position, trois choses sont requises. Il faut d’abord qu’elle ait ses parties continues marquées et non marquées; secondement, qu’en vertu de cette désignation, elle ait ses parties coordonnées entre elles, c’est-à-dire l’une après l’autre; troisièmement, que ces parties possèdent la permanence. Relativement à la première qualité, le nombre dont les parties ne sont pas signables mais désignées, quel que soit leur ordre, comme deux après un, trois après deux et ainsi de suite, n’a pas de position. Relativement à la troisième qualité, quoique le temps ait des parties signables et non marquées et ordonnées, comme néanmoins elles n'ont pas de permanence, elles n’ont pas pour cette raison de position entre elles. Le discours, d’autre part, dont les parties ne sont ni continues, ni permanentes, comme il a été dit, n’a pas à cause de cela de position dans ses parties. Donc les espèces de la quantité qui ont une position sont la ligne, la surface, le corps, le lieu; et quoique le point ne soit pas une quantité, parce qu’il est quelque chose d’indivisible et le principe de la quantité, parce qu’il est le principe de la ligne et qu’il est ordonné pour les parties de la ligne, il est dit avoir une position. Car, comme on dit communément, le point est quelque chose d’indivisible ayant une position, puisqu’il est la fin de la première partie et le commencement de la seconde, tandis que l’unité est quelque chose d’indivisible et n’a pas de position, on voit ainsi quelles sont les quantités qui ont une position et celles qui n’en ont pas.

Chapitre V : Des espèces de la quantité continue, et d’abord de la ligne.

Nous allons maintenant parler de ces espèces de la quantité continue,