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Page:Opuscules de Saint Thomas d’Aquin, tome 5, 1858.djvu/170

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Chapitre VIII : Que la quantité ne reçoit ni le plus, ni le moins, et n’a pas de contrariété, mais une chose est dite égale ou inégale à une autre suivant l’être.

Toutes les quantités ont cela de commun qu’elles ne reçoivent pas le plus et le moins, pas pins que la contrariété. Nous avons dit comment il faut l’entendre en parlant du prédicament de la substance. Or il faut savoir qu’Aristote, dans son livre des Prédicaments, fait une objection relativement à la grandeur et à la petitesse qui semblent être dans la quantité, et qui paraissent être contraires. Il répond d’a bord que la grandeur et la petitesse ne sont pas dans le genre de la quantité, bien qu’elles en soient des passions, mais dans le genre de la relation. Car une chose n’est pas appelée grande d’une manière absolue, autrement on ne dirait pas un grand arbre et une petite montagne, si ce n’est par rapport à un autre arbre ou à mie grande montagne. Il répond en second lieu qu’en accordant que le grand et le petit sont dans le genre de la quantité, ils ne seraient pas néanmoins contraires. Car la même chose ne pourrait pas être contraire à soi-même, et cependant une seule et même quantité est dite grande par rapport à une plus petite, et petite par rapport à une plus grande. Or le propre de la quantité est qu’une chose soit dite égale ou inégale par rap à elle. Pour comprendre cela, il faut savoir qu’une quantité peut se prendre de deux manières; d’abord pour la grandeur de la masse, en second lieu pour la grandeur de la perfection. Dans le premier sens elle appartient à ce prédicament, car c’est là la première et la plus connue acception de la quantité. Dans le second sens la quantité appartient aux transcendants, car elle se trouve